Article publié le 13/04/2011 21:17 (tiré de l’ancien site web de la commune)
Voici une présentation historique de votre village.
La plus ancienne mention faite de notre village se trouve au XI° siècle dans un acte du cartulaire de l’Abbaye de Lézat : «belmont». A côté de la forme occitane « bèl mont » – qui sera francisée en «beau mont» – on trouve au XIII° siècle les formes latines Bellum Montem et Pulchrum Montem. Beaumont est une formation relativement récente, d’époque féodale, qui caractérise une «belle hauteur», hauteur d’où l’on pouvait surveiller la vallée de la Lèze.
Origine du nom “Beaumont sur lèze”
Les textes anciens distinguent à partir du XVI° siècle notre village en le qualifiant de Beaumont-de-Lézat ou Beaumont-Lézadois ; la dénomination Beaumont-sur-Lèze n’apparaît qu’après la révolution française de 1789. On la trouve pour la première fois dans les registres d’état civil le 22 janvier 1806 où il est fait mention de «Beaumont-sur-Lèze, 4°arrondissement du département de la Haute-Garonne». Beaumont-sur-Lèze est la dénomination officielle depuis juin 1921.
Le Fort
Très vite, la stratégie militaire fixa un fort sur la hauteur de Beaumont. Un document tardif du XVII° siècle confirme par quelques maigres indications la présence du fort. Il s’agit de la visite pastorale effectuée en 1698 par l’archevêque de Toulouse, Monseigneur Charles de Montchal. Ce document mentionne «l’église paroissiale qui est dans le fort» et le «cimetière qui est hors la porte de la ville».
Autour du fort seigneurial et plusieurs moulons de maisons, le fort consulaire devait élever ses murailles de terre et de brique, dessinant un ovale qui épousait le relief. Le plan de l’emplacement du fort laisse apparaître une structure formée de deux ovales concentriques : l’un qui indique la localisation des fortifications, l’autre qui rythme la structure intérieure du fort. C’est au nord de cette dernière couronne que se situait le fort seigneurial.
Sur le plan cadastral du début du XIX° siècle, on voit se dessiner très nettement les limites de l’ancien fort. La place, l’esplanade et les rues qui tournent autour correspondent globalement à l’emplacement des fortifications qui devaient entourer le fort consulaire.
Par ailleurs, il semble que le château féodal se situait au cœur du fort sur la place des anciennes écoles au nord du village. Dans le dénombrement en date du 7 septembre 1722 par Messire Antoine de Vignolles, on lit : «Plus je possède dans le village la moitié d’un château seigneurial … aujourd’hui réduit a une vieille masure et plate forme».
Le fort seigneurial était donc déjà ruiné au début du XVIII° siècle. Des documents de la fin du XIX° siècle désignent cet endroit comme «l’emplacement du château».
L’Eglise paroissiale “Saint Martial”
L’église est dédiée à Saint-Martial. L’apôtre Saint-Martial fût un évêque envoyé en Gaule par Saint-Pierre pour évangéliser l’Aquitaine. Après avoir prêché l’évangile aux habitants de Limoges, il entreprit la conquête d’autres villes dont Toulouse et Bordeaux.
Il partit de Rome, accompagné de Saint-Austriclinien et de Saint-Alpinien. Mort en chemin, Saint-Austriclinien fût ressuscité par Saint-Martial qui le toucha avec le bâton donné par Saint-Pierre. A la fin de sa vie, il devint évêque de Limoges où il mourut et fût inhumé.
L’Abbaye de Saint-Martial fût fondée en 848 sur son tombeau.
Saint-Martial a été l’apôtre des habitants de Toulouse. Cette ville avait écrit sa tradition sur la façade de Saint-Sernin où l’on voyait autrefois une statue de l’apôtre de l’Aquitaine, avec une inscription qui lui donnait pour auxiliaire Saint-Saturnin. De temps immémorial, dans l’église d’Aquitaine, on l’invoquait dans les litanies et les autres prières publiques au rang des apôtres et avant tous les martyrs.
Le Pape Jean XIX et les conciles de Limoges et de Borges dans le XI° siècle, lui ont donné le titre d’apôtre dans lequel la Sacrée Congrégation des rites et le Papa Pie IX l’ont maintenu.
Dans la calendrier liturgique, Saint-Martial est fêté le 30 juin. Une lettre de l’archevêché en date de 1884, fixe la solennité de cette fête à Beaumont-sur-Lèze. La fête de Saint-Martial est de degré double de première classe, avec octave de degré double.
Sous l’ancien régime, il existait une confrérie de Saint-Martial patron de la paroisse. Elle fût reconstituée le 2 février 1835 à l’initiative de l’abbé Anel, curé. L’église de Beaumont a été entièrement refaite au XIX° siècle, de 1876 à 1884, dans le goût néo-gothique, suivant les plans de l’architecte diocésain Chambert, à l’initiative de l’abbé Justrobe. Le 28 mars 1876 eut lieu la bénédiction de la première pierre, et le 7 octobre 1884 la consécration de l’église par le Cardinal Desprez, archevêque de Toulouse. De l’édifice antérieur subsiste la base du chevet avec ses contreforts d’angle à retraite et ses baies en arcs brisés obturées.
L’aspect que nous connaissons aujourd’hui appartient donc au XIX° siècle, qui a homogénéisé l’intérieur par des peintures murales recouvrant la totalité des murs et de la voûte. Ces peintures furent exécutées en 1896 par le peintre Sauvinet. La décoration du XIX° siècle est très riche. Il faut noter l’ensemble des marbres (le maître autel et l’autel de la chapelle Saint-Joseph – des ateliers de M. Sixte Doat en 1881 – et l’autel de la chapelle de la Sainte-Vierge – des ateliers de M.Bergès en 1884) et les vitraux, sortis des ateliers de P. Chalons, posés en 1881-82.
De plus, on mit l’accent sur l’ampleur de l’édifice compte tenu des solennités qu’autorise le triomphe de la liturgie romaine.
Même si l’édifice ne présente qu’un intérêt archéologique relatif, il offre un ensemble de beaux objets remontant au début de l’Ancien régime :
· Une croix processionnelle du XVI° siècle, œuvre de Pierre Lèzat, argentier de Toulouse.
· Une grande statue en bois doré et peint de Saint-Martial des XVII°-XVIII° siècles.
· Deux bustes reliquaires de Saint-Martial et de Saint-Prim en bois peint et doré des XVII°/XVIII° siècles.
· Une Vierge à l’Enfant, de belle facture, du XIX° siècle.
· Deux tableaux du début du XIX° siècle représentant la Cène et Jésus-Christ remis à sa Mère.
Sont aussi à voir dans les fonts baptismaux :
· La pierre funéraire de Bernard Siola, notaire, avec la date 1339 et deux écussons.
· Un bas-relief de pierre très usé, du XVI° siècle, encastré dans le mur, représentant le Christ aux liens, accompagné de la Vierge, de Saint-Jean et des donateurs et encadré par les instruments de la passion.
· La pierre tombale de Marie-Charlotte de Caulet, morte en 1684 à l’âge de 28 ans, portant gravée l’image de la jeune fille, les mains jointes et le front ceint d’une couronne.
· La pierre tombale de Jean de Carrière, mort en 1772.
Le clocher possède une cloche de bronze du XVIe siècle.